De l'influence de l'art...

L’art africain a depuis un certain temps pris sa place aux côtés des autres arts et traditions du monde. Beaucoup a été écrit sur l’art africain et sur son impact sur les œuvres de Picasso, Derain, Braque, Matisse et d’autres fameux peintres occidentaux du début du siècle passé.

 

Les objets d’art africains ne furent cependant connus en Europe et en Amérique que durant la seconde moitié du 19éme siècle et considérés comme des objets de curiosités. Les premiers objets à attirer l’attention du public européen furent les bronzes et les ivoires ramenés de Bénin city après l’expédition militaire britannique de 1897. L’apparition de la révolution industrielle créa un besoin d’importation de matières premières pour les usines en Europe et la recherche des débouchés pour les produits manufacturés. Les Européens qui en Afrique faisaient le commerce d’épices furent obligés de pénétrer à l’intérieur du continent pour acheter les matières premières. Beaucoup de compagnies payèrent les services d’explorateurs pour ces missions. Durant cette période suivie par le partage de l’Afrique et la colonisation, beaucoup d’objets furent collectés par les explorateurs, les commerçants, les missionnaires et les administrateurs coloniaux et envoyés en Europe.

DECOUVERTE DE L'ART AFRICAIN PAR LES OCCIDENTAUX

 

Les côtes africaines furent pour la première fois découvertes au 15ème siècle par les Portugais qui organisèrent plusieurs voyages à la recherche de voies maritimes pour l’orient. Ils furent suivis au 16ème siècle par les Hollandais, les Britanniques et les Français, qui ensemble avec les Portugais établirent des comptoirs commerciaux le long des côtes atlantique et de l’océan indien.

 

Au début les commerçants européens étaient intéressés uniquement par l’or, l’ivoire et les épices qu’ils trouvaient en abondance avant de s’embarquer dans le commerce des esclaves.

 

Par la suite ces commerçants commencèrent à s’intéresser aux objets taillés en ivoire et firent des commandes auprès des artistes de Sierra Leone et de Bénin City. Ces objets aujourd’hui appelés « ivoires afro portugaises » consistaient en des pots de sels, des cuillères et fourchettes qu’ils exposaient dans des cabinets de curiosité parmi d’autres objets exotiques.

 

En fait au premier contact avec l’Afrique les occidentaux ont tout de suite été frappés par les objets d’art africain mais pas toujours de façon positive car beaucoup d’objets ont été détruits comme étant des objets primitifs.

Ce n’est qu’à la fin du 19ème siècle que l’art africain a commencé à faire l’objet d’investigation scientifique et ethnographique et des conservateurs très connus tels que l’allemand Félix von Lusban ont prêché la beauté et la force de l’art africain. Et au début du 20ème siècle, l’art africain a été découvert par des artistes avant-gardistes en quête de nouveau mode d’expression se retrouvant au centre d’une révolution artistique occidentale.

 

Selon les versions de l’époque c’est en 1905 que le peintre Maurice de Vlamnick acheta une paire de statuette africaine dans un bar. Apres bien d’autres artistes tels que Picasso, Matisse, Braque, Breton collectionnèrent les objets d’art africains. Et la suite fut l’influence de l’art africain sur les œuvres de ces artistes avec l’apparition des formes cubiques.

Les musées occidentaux aussi commencèrent à collecter d’importantes collections d’art africain avec l’organisation d’expéditions scientifiques en ce 20ème siècle. L’expédition scientifique le Paris Djibouti organisée par Michel Leiris et Marcel Griaule en 1931 a par exemple profondément contribué à la découverte de l’étude des faits, croyances, organisation sociale des groupes tels que les Dogons, et les Bamanas et la richesse de leur art.

 

Dans les colonies, les colonisateurs ont créé des institutions pour collecter les objets de la culture matérielle des peuples colonisés. Ainsi l’IFAN fut créé dans les colonies française, avec pour mission première de collecter des objets de ces peuples « barbares » à qui la France apportait la « civilisation ». Des expositions nationales et universelles furent organisées ou des collections entières étaient transportées dans les métropoles occidentales avec par la suite la création des musées des colonies telles quelle MAAO, (aujourd’hui fermé), et Tervuren en Belgique.

 

 

Bourema Diamitani (Extraits)


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