Les animaux occupent une place prépondérantes au sein des cultures des peuples d'Afrique.Les mythes des origines, de la création, la cosmogonie, qui permettent d’expliquer l’origine, l’essence et le sens du monde, sont symbolisés, chez la plupart des peuples africains, par des éléments naturels comme l’eau, la terre ou le feu, par des animaux-totems incarnant l’être primordial, par des figures ancestrales, héroïques ou légendaires.
Statue royale Bochio mi-homme mi-poisson mi-poisson du roi Gbéhanzin évoquant un requin.
Bénin, Fon.
Entre 1889 et 1892.
Bois, pigments, métal.
H. 168 cm, L. 102 cm, Pr. 92 cm.
© 2011, musée du Quai Branly/ P. Gries/Scala, Florence
Poissons d'Afrique et peuples de l'eau
L'Afrique a toujours nourri nos rêves d'aventure et de nature sauvage. Si les grands mammifères africains sont connus de tous, la faune aquatique reste, en revanche, fort méconnue. Pourtant, les...
https://books.google.fr/books/about/Poissons_d_Afrique_et_peuples_
L'animal dans l'art africain traditionnel
Dans la plupart des sociétés de l'Afrique subsaharienne, la littérature orale s'appuie sur un large bestiaire. Du léopard au crocodile, tous animaux qui prêtent leurs qualités et leurs défau...
http://www.lalibre.be/culture/arts/l-animal-dans-l-art-africain-traditionnel-51b89655e4b0d
Parmi les représentations animales que les artistes africains ont réalisées, en décor de masques ou de statues voire d’objets mobiliers, ornements, tentures ou éléments architecturaux, celles de poissons d’eau douce sont assez rares. Elles sont même à peu près absentes de vastes zones de l’Afrique noire, notamment dans l’aire bantoue, en Afrique centrale et australe (mises à part quelques exceptions comme celle des Yaka).
De tout temps et en tous lieux, du Cap au désert du Tassili, les hommes et les animaux conversent continûment, ils échangent, par la parole et par les rites, des
pouvoirs dont les uns et les autres sont profusément traversés.
Une union sacrée entre la nature et la culture illustrée par les chants dialogués entre les oiseaux et les pygmées du Congo (Cf. CD 10112 / Frémeaux &
Associés – Pygmées du Congo, Traditions orales des M’Benga).
Dans un grand nombre de sociétés subsahariennes, la littérature orale est fondée sur un bestiaire important au sein duquel le serpent, l’éléphant, le crocodile, le
buffle, le léopard, l’antilope et bien d’autres figures, prêtent leurs qualités aux humains. Considérés comme des référents incontournables, objets de crainte et d’admiration, les animaux sont
les pivots de la sacralité. En effet, les assises de la vie sociale, les pratiques curatives, les activités de subsistance (la pêche, la chasse…), l’initiation recourent invariablement à une
ménagerie sacrée et les relations magico religieuses qui unissent les bêtes et les hommes constituent une source d’inspiration inépuisable pour les sculpteurs. C’est à ce travail des
artistes-artisans de l’Afrique subsaharienne que vous convie la Galerie Frémeaux et Associés, à travers la présentation d’oeuvres zoomorphes issue de diverses sociétés. Celle des Bwa, entre
autres, dont les masques-crocodiles et les statues de calao aux motifs géométriques emblématiques sont les réceptacles des âmes des ancêtres et les passeurs des secrets du monde des esprits.
Celle des Bobo, également, dont les masques-buffles et antilopes sont empreints d’une grande finesse et d’une évidente rigueur esthétique. Sans oublier, les étonnants masques Toma et Kran aux
formes outrées et aux gueules protubérantes, qui lorsqu’ils sont parlés et dansés inspirent l’effroi et le respect. Enfin, comment ne pas citer les fameux masques-antilopes Dogon, aux cornes
articulées, dont la fonction réside dans le fait d’offrir aux victimes de la chasse, un abri matériel pour leurs âmes errantes, et partant de protéger la communauté des hommes de la mauvaise
influence de ces dernières. Toutes ces oeuvres, parmi d’autres exposées ici, sont autant de témoignages de l’extraordinaire pouvoir de création formelle de l’art africain, qui par sa propension à
l’hybridation, reste l’une des influences majeures de l’art occidental contemporain.
Christophe Lointier & Patrick Frémeaux
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